Robert BADINTER
Né à Paris, le 30 mars 1928
Marié à Elisabeth Badinter,
Agrégée de philosophie, écrivain.
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Etudes.
Après une licence ès lettres (Sorbonne, 1947) et une licence en droit (Faculté de droit, Paris 1948), Robert Badinter s’est vu attribuer une bourse du gouvernement français pour étudier aux Etats Unis. Il a obtenu son diplôme de « Master of Arts » à l’Université de Columbia, en 1949.
De retour en France, il a terminé son doctorat en droit en 1954.
En 1965, il est reçu au concours de l’agrégation de droit, la plus haute qualification universitaire en France. Il est nommé Professeur des Facultés de Droit en 1966.
Carrière professionnelle.
En 1951, Robert Badinter rejoint l’ordre des Avocats à la cour d’Appel de Paris.
Il exercera la profession d’avocat, jusqu’en 1981. Il a plaidé comme avocat de la défense, de nombreuses affaires retentissantes où l’accusé encourait la peine de mort.
Sur le plan universitaire, Robert Badinter fut successivement Professeur de droit à l’Université de Dijon, Besançon et d’Amiens, avant d’être nommé, en 1974, à l’Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il est demeuré membre actif de cette université jusqu’en 1994, lorsqu’il a accédé au statut de « professeur émérite ».
Vie politique.
En juin 1981, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Robert Badinter a été nommé Ministre de la Justice - Garde des Sceaux, fonction qu’il occupa jusqu’en février 1986. Durant cette période, Robert Badinter a conduit une politique active de promotion des libertés publiques en France. Ainsi, il a présenté et défendu devant le Parlement, les textes de lois portant abolition de la peine de mort (1981), suppression de la Cour de Sûreté de l’Etat (1981) et des tribunaux militaires (1982), ainsi que des lois accordant de nouveaux droits aux victimes. Il a également présidé la commission chargée de rédiger le nouveau Code pénal, adopté en 1992, en remplacement du Code napoléonien. Il a pris de nombreuses mesures pour humaniser les prisons.
En mars 1986, Robert Badinter fut nommé Président du Conseil Constitutionnel, pour 9 ans. Cette institution prestigieuse a principalement pour fonction le contrôle de la constitutionnalité des lois.
En 1991, le Conseil des ministres de la Communauté européenne a nommé Robert Badinter membre de la Commission d’arbitrage de la Conférence pour la paix en ex-Yougoslavie composée de cinq Présidents de Cour Constitutionnelle ou Suprême. Il a été élu Président de cette commission. La Commission d’arbitrage a rendu 11 avis sur les principaux problèmes juridiques nés de la dissolution de la fédération yougoslave. Parallèlement il a été l’un des inspirateurs de la création du Tribunal International pour l’ex-Yougoslavie. Il a aussi activement contribué à la création de la Cour Pénale Internationale de la Haye.
En 1992, Robert Badinter a été le principal inspirateur et promoteur de la Convention de Stockholm créant la Cour de Conciliation et d’Arbitrage de l’O.S.C.E. qui siège à Genève. Il en est le Président depuis 1995.
A partir de 1989, Robert Badinter a été consulté au sujet des problèmes constitutionnels émergeant par les gouvernements des nouvelles démocraties d’Europe centrale et orientale, notamment dans l’ex-URSS, la Russie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.
En octobre 1995, Robert Badinter a été élu Sénateur des Hauts-de-Seine pour un mandat de neuf ans. Il a été réélu en 2004 membre du groupe socialiste de la Commission des Lois et de la Délégation des affaires européennes au Sénat.
En cette qualité, en 2002 Robert Badinter a été appelé à participer aux travaux de la Convention de Bruxelles pour l’élaboration du projet de constitution européenne
En novembre 2003, Robert Badinter a été désigné par le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Anan, pour siéger dans le Comité de seize personnalités internationales chargé de proposer une réforme de l’ONU dont le rapport a été publié en 2005 sous le titre "Un monde plus sûr notre affaire à tous".
Très cher Robert BADINTER
Toute votre vie est un exemple auquel je ne peux que dire :
Merci d'exister !
Permettez toutefois à l'humble préhistorien que je suis d'émettre une réaction à l'une de vos déclarations :
« Le premier homme conçu non pas par la volonté de Dieu, mais issu de la procréation est Caïn, qui a tué son frère. Le premier homme fut donc un assassin et un fratricide ».
Ou bien cette proposition s'adresse à une "élite" qui connaît la laïcité inconditionnelle de votre immense culture et peut, donc, replacer ce message dans son contexte en toute connaissance de cause.
Ou bien, lors des interviews diffusées par les médias, vous vous adressez à l'ensemble des auditeurs, des lecteurs ou des téléspectateurs du "grand public" qui peuvent prendre cette déclaration au premier degré, sous couvert de l'autorité morale que vous représentez.
Or, le grand public n'est pas forcément informé que, contrairement aux idées reçues, toute la préhistoire humaine montre aujourd'hui que le premier homme ne fut ni un assassin ni un fratricide, bien au contraire !
Nous possédons même aujourd'hui toutes les traces squelettiques et archéologiques, datées de plusieurs centaines de milliers d'années, qui appuient l'hypothèse selon laquelle les premiers hommes n'auraient pas survécu sans une organisation sociale positive fondée sur l'entraide, la coopération sociale et la protection des plus faibles. En témoignent certains squelettes avec des traces de fractures anciennes ou de rhumatismes très avancés, comme le célèbre crâne de l'homme de Cro Magnon, par exemple.
Les traces les plus anciennes de traumatismes meurtriers sur des squelettes humains "ne" remontent "qu" il y a dix mille ans (environ) au Djebel Sahaba en Égypte et "seulement" il y a quatre mille ans dans l'hypogée de Roaix dans le Vaucluse...
On y trouve alors les plus anciennes fractures ayant entraîné la mort ou des pointes de flèches fichées dans les os.
Cela coïncide avec l’invention du concept de la propriété du sol par les premiers sédentaires, que l’on considère encore trop souvent comme les premiers hommes…
Quant aux plus anciennes sépultures humaines, datées d'il y a plus de cent mille ans au Proche-Orient, l'extrême abondance de pollens de rosacées (donc de fleurs) conservés sous certains squelettes et, parfois, les os d'un gigot de mammifère posé "comme une offrande" sur l'homme inhumé, témoignent en faveur de préoccupations de ces hommes sur "l'au-delà" de la mort et réfutent les idées reçues sur leur prétendue bestialité...
En renouvelant l'admiration que je porte à l'oeuvre de toute votre vie, je vous prie d'accetper, cher Robert Badinter, l'expression de mon plus profond respect.
Michel LEPOT
[email protected]
Professeur de biologie-géologie retraité depuis 2006
DEA de Préhistoire en 1995 à l'Université Paris 10 Nanterre et dans l'Équipe de Recherches Archéologiques 28 (Préhistoire et Technologie) du C.N.R.S.
Rédigé par : Michel LEPOT | 16/11/2009 à 18:08
Monsieur,
Je vous remercie vraiment d'avoir, en 1981, permis d'abolir la peine ignoble qu'est la mise à mort.
Aujourd'hui encore le débat est ouvert et les arguments simplistes ou faussement terre à terre qu'utilisent les opposants de cette abolition sont toujours les mêmes : révoltants à en perdre les mots ! merci de les avoir trouvé...
Je ne trouverais, de toute façon, pas les mots qui définissent exactement l'admiration que j'ai pour votre oeuvre.
J'aimerai énormément pouvoir vous rencontrer pour que vous m'expliquiez comment vous avez vécu la période des débats qui a du être très difficile... je suis trop curieuse et j'ai conscience que ça ne se fera sûrement pas mais vraiment ce récit doit être passionnant !
Je n'étais pas née et pour beaucoup de jeunes de mon âge ce débat n'existe plus et pourtant...
Merci encore
Rédigé par : L.Savaton | 13/02/2010 à 00:15
Comment devient-on Robert Badinter et pourquoi aucune personnalité politique n'y arrive ou ne le veut?
Merci pour tout
Rédigé par : benedicte Lecluse | 03/04/2010 à 23:59