Cette journée de lutte contre les violences faites aux femmes dans le monde s’inscrit dans un contexte particulièrement dramatique pour la France après les attentats meurtriers du 13 novembre dernier.
Nous sommes atteints au cœur, notre jeunesse est meurtrie et nous pleurons 130 victimes arrachées à la vie et plus de 300 blessés profondément traumatisés.
Ces horribles circonstances doivent impérativement nous rappeler que Daech trouve un tiers de ses ressources financières dans l’esclavage et la vente des femmes comme d’autres systèmes terroristes.
Toutes les idéologies, où qu’elles prennent racines, qui humilient, violentent et considèrent les femmes comme des êtres inférieurs vont dans le sens intolérable de la barbarie et d’une déstructuration de nos sociétés éclairées : La France les combat et les combattra sans répit.
Les socialistes ont gravé dans leur histoire collective un louable et fondamental objectif pour l’avenir de nos sociétés modernes : l’égalité entre les femmes et les hommes et les droits fondamentaux et sociaux qui en découlent. Nous n’abandonnerons jamais.
C’est pourquoi, ici même en France et plus que jamais, le gouvernement continue d’agir concrètement contre les violences commises contre les femmes :
En 2014, 134 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint : les violences dans la sphère privée sont un fléau contre lequel il est très difficile de lutter. Pour les faire reculer, de nombreux dispositifs ont déjà été mis en place depuis 2012 pour améliorer l’écoute et l’accompagnement des femmes. Avec trois plans et deux lois votées, la mobilisation du gouvernement marque de grandes avancées :
- rompre le silence : appeler le 3919 Depuis deux ans, ce numéro gratuit et anonyme a été élargi à toutes les formes de violences contre les femmes et ses plages horaires ont été étendues. Il permet de sauver des vies !
- pourquoi porter plainte : seulement 14 % des femmes victimes de violences conjugales portent plainte car porter plainte fait toujours peur aux femmes : certaines craignent que leur conjoint soit emprisonné et de se retrouver seules ensuite. D’autres redoutent des représailles ou trouvent des excuses à leur conjoint. Une nouvelle campagne de communication est lancée cette semaine : les paroles doivent se libérer pour permettre un accompagnement jusqu’au dépôt de plainte. Différents acteurs de la police et de la gendarmerie sont dorénavant formés pour qu’ils accueillent mieux les victimes et qu’ils les encouragent au dépôt de plainte,
- poursuivre les auteurs de violences : l’ordonnance de protection a été prononcée 1.303 fois en 2014 (+10 % en un an). Elle permet à la victime, si elle le souhaite, de se voir attribuer le domicile. Elle peut contribuer à diminuer l’exercice de l’autorité parentale du père et peut déclencher l’attribution d’un téléphone « grand danger » permettant l’intervention rapide des forces de sécurité, en cas d’urgence. Actuellement 400 de ces téléphones « grave danger » sont en service, d’ici à fin 2016, il y en aura 500,
- Augmenter les places d’hébergement : Le président de la République a fixé l’objectif de 1.650 places en 2017. C’est un effort au quel doivent impérativement collaborer tous les responsables politiques localement afin de participer à ces actions indispensables,
- Mettre en place des stages de responsabilisation des auteurs pour éviter la récidive car sans intervenir auprès des auteurs, on sait que le fléau se reproduira et continuera : dix services pénitentiaires d’insertion et de probation ont été mobilisés, 84 dispositifs ont été dénombrés dans 58 départements et ont bénéficié à 1.546 auteurs de violences. Il faut persévérer.
A Clamart, nous avions mené une politique particulièrement volontariste contre les violences faites aux femmes, assortie de moyens concrets. Les éléments donnés par le Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance révèlent que les violences conjugales sont toujours la première cause d’interventions de la Police Nationale.
A l’échelle de la commune, les élu-e-s de l’opposition ont réclamé de siéger au sein de cette instance, notamment pour participer à l’action menée contre les violences faites aux femmes et être force d’expertise et de proposition. Face à un tel fléau c’est indispensable.
L’intérêt des femmes ne peut passer derrière la polémique politicienne.
Isabelle Rakoff (photo) conseillère municipale de Clamart