La Cour des comptes a publié son rapport sur « la situation et les perspectives des finances publiques », et d’ores et déjà le Premier Ministre juge « inacceptable » la situation dont il hérite. (...)
1. Une situation « inacceptable »
Au vu de ce qu’écrit la Cour (page 15), Edouard Philippe aurait pu s’indigner de la même façon en 2012 : « la Cour relève que le risque de dérapage du déficit public pour 2017 est du même ordre que celui mis en évidence lors de l’audit des finances publiques en 2012 ». Or on ne l'a pas entendu.
2. Le calcul du déficit
La Cour prétend que l’Etat n’aurait pas réduit son déficit. (...) Et puis, si on prend le temps de lire en détail ce qu’elle écrit dans le paragraphe qui suit le titre en question, on découvre qu’en fait les choses ne sont pas si simples parce que « la compensation intégrale par l’Etat des baisses de prélèvement opérées dans le cadre du Pacte de responsabilité par des transferts de recettes à la sécurité sociale et de dépenses de l’Etat conduit à ce que le coût de cette politique [..] est intégralement supporté par l’Etat » (page 27).
En d’autres termes, chaque fois que nous votons des baisses ou des exonérations de cotisations sociales, cela conduit à des recettes en moins pour la sécurité sociale. Or ces recettes manquantes sont compensées par l’Etat à la sécurité sociale.
En résumé, c’est l’Etat qui paie pour les autres... si la Cour avait été honnête intellectuellement dans son analyse, elle aurait recalculé le déficit de l’Etat sans toutes les compensations qu’il fait à la sécurité sociale. Et là, on aurait observé une véritable baisse du déficit de l’Etat. Peut-être verra-t-on ce calcul dans un prochain rapport…. (...)
Lire l'article de Valérie Rabault, député PS du Tarn et Garonne, élue en 2012, réélue en 2017, sur le site Alternatives économiques